Crise financière : la Chine va-t-elle aussi être touchée ?

Alors que l’économie américaine semble au bord d’une nouvelle récession, que l’Europe s’enfonce dans la crise financière et voit certains de ses pays membres au bord de la faillite et que les économies émergentes comme le Brésil et l’Inde montrent des signes de ralentissement, les économistes considèrent que la Chine est dans une meilleure situation que la plupart des autres pays. Mais bien sûr, « meilleur » est relatif.

En fait, les économistes du FMI et la plupart des banques s’attendent toujours à un taux de croissance de 9% pour cette année. La Chine a toujours un important excédent commercial. Les nouvelles constructions continuent de plus belle avec des campagnes du gouvernement pour améliorer les conditions de logement.

Et pourtant le secteur industriel montre quelques signes de ralentissement. En effet, comme la croissance de la Chine a été l’un des soutiens de l’économie internationale depuis la crise de 2008, les signes de décélération pourraient poser des problèmes internationaux

Une excellente analyse du New York Times qui reprend une étude des prévisions industrielles d’achat chinoises menée par HSBC et Markit Economics montre un troisième mois consécutif de ralentissement dans le secteur industriel. Cette annonce a d’ailleurs fait baisser les bourses autour du monde.

En même temps, les larges prêts que les banques chinoises ont accordé aux entreprises publiques et aux gouvernements locaux ces trois dernières années pourraient poser des problèmes si l’économie ralentit. De plus les signes d’hostilité commerciale dans les échanges avec les USA se multiplient alors que les bas prix des exportations chinoises sont blâmés pour les pertes d’emplois. Beaucoup d’américains demandent que le gouvernement Obama fasse pression sur le gouvernement Chinois pour laisser la valeur du yuan augmenter.

Si le yuan augmentait et l’excédent commercial de la Chine diminuait, cela donnerait un peu de marge aux autres économies, mais si l’économie chinoise ralentissait trop, cela viendrait s’ajouter à la crise mondiale.

Les exportateurs chinois qui commencent à voir leurs carnets de commande ralentir sont particulièrement inquiets. Un autre signal mixte est que le manque de main-d’oeuvre qui était un réel problème pour les industriels ces dernières années semble avoir disparu, avec davantage de travailleurs prêts à accepter des postes à la chaine. A court terme cela est une bonne chose pour les exportateurs, mais ce pourrait être un signe avant-coureur de chômage.

Les économistes les plus inquiets sont ceux qui suivent la politique monétaire de la Chine dont la banque centrale a répondu à la crise mondiale de 2009 en infusant de la monnaie et en encourageant les prêts bancaires. Ces apports d’argent ont soutenu la consommation mais ont aussi augmenté l’inflation. Et cette année les autorités financières ont viré de cap pour contrôler cette augmentation, en plaçant des quotas sur les nouveaux prêts et en exigeant des banques de verser et conserver un cinquième de leurs liquidités à la banque centrale.

Cependant le rapport de HSBC souligne aussi que les inventaires de produits finis des exportateurs ont diminué. Donc, au moins à court terme, la production va continuer pour remplir les demandes plutôt que de commencer à vider les réserves.

Enfin, la demande domestique semble commencer à légèrement ralentir elle aussi. Si le marché automobile chinois, le plus vaste du monde en terme de nombres de véhicules vendus, semble à première vue solide avec des ventes en hausse de 6% par rapport au mois d’août de l’année dernière, c’est un ralentissement significatif après près de 10 ans de croissance quasi ininterrompue à 2 chiffres.

Alors que conclure de tout cela ? Il semble évident que la Chine n’échappera pas totalement à la crise mondiale et que sa croissance ralentira légèrement. Cependant avec un marché intérieur de 1,3 milliard de consommateurs et le soutien d’un gouvernement interventionniste qui a fait de l’expansion de la production industrielle du pays son credo, en développant ses infrastructures et formant ses travailleurs, je ne vois aucun signe que la Chine change de trajectoire sur sa lancée pour continuer à être « l’usine » du monde dans des secteurs industriels de plus en plus variés et pointus.

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